Un gonflement progressif et plutôt homogène du cou doit faire évoquer un goitre thyroïdien par argument de fréquence. Le diagnostic différentiel peut parfois s’avérer complexe car d’autres structures dans le cou peuvent également être à l’origine d’une masse ou d’une enflure. Voici quelques maladies qui pourraient être considérées lorsqu’on évalue un cou gonflé.
Les maladies thyroïdiennes
Certainement les plus représentées dans les patients présentant un gonflement du cou, les maladies de la thyroïde s’accompagnent généralement d’un gonflement très progressif et non douloureux.
On retrouvera parmi ces pathologies le goitre, qui correspond à une augmentation de volume de la glande. Il peut par ailleurs être le siège d’une maladie de Basedow, une maladie auto-immune faisant souffrir les patients d’hyperthyroïdie. Un gonflement plus localisé ou latéralisé est plutôt en faveur de nodules thyroïdiens. Les examens d’imagerie préciseront la nature de ces petites tumeurs fréquentes majoritairement bénignes.
Les maladies non thyroïdiennes
Bien moins fréquentes, elles ne doivent pas être négligées en cas de signes associés atypiques et d’examens morphologiques thyroïdiens négatifs.
Le kyste du tractus thyréoglosse
Il s’agit d’une anomalie congénitale, ce qui signifie qu’elle est présente dès la naissance. C’est une formation kystique (une sorte de poche ou de sac) qui se développe à partir du tractus thyréoglosse, un canal qui, normalement, disparaît avant la naissance. Ce canal est l’itinéraire emprunté par la thyroïde lors de son développement embryonnaire, alors qu’elle migre depuis la base de la langue jusqu’à sa position définitive dans le cou.
Les adénopathies cervicales
Une augmentation du volume des ganglions lymphatiques dans le cou peut également être une cause possible d’une masse cervicale. L’origine de cette augmentation peut être bénigne, dans le cadre d’une inflammation ou d’une infection, ou bien maligne comme dans les lymphomes.
Les tumeurs ou masses des glandes salivaires
Les tumeurs ou masses des glandes salivaires peuvent se développer dans l’une des glandes produisant la salive : parotide, submandibulaire et sublinguale. Elles peuvent être bénignes ou malignes et souvent se présentent comme une enflure indolore dans la région de la mâchoire ou du cou. Les symptômes incluent parfois des douleurs, des troubles de la déglutition ou une faiblesse faciale.
Les kystes branchiaux
Les kystes branchiaux cervicaux sont des masses congénitales bénignes résultant d’un développement anormal des arcs branchiaux durant l’embryogenèse. Souvent diagnostiqués chez l’enfant ou le jeune adulte, ils peuvent causer une masse palpable, parfois associée à une infection ou une fistule. Le traitement principal est chirurgical, visant à retirer le kyste pour prévenir les complications et établir un diagnostic définitif via l’analyse histologique.
Les tumeurs du larynx ou de l’œsophage
Des tumeurs dans ces structures pourraient éventuellement être prises en compte dans le diagnostic différentiel d’une masse dans le cou. Toutefois, l’augmentation de taille du cou est un signe extrêmement tardif. Ce n’est en général pas ce signe qui permet la découverte de la lésion. On retrouve plutôt une dysphagie (difficulté à avaler), une dysphonie (modification de la voix) et une perte de poids importante. Les patients consommateurs d’alcool et fumeurs constituent la population-cible de ces tumeurs.
Les lipomes
Le lipome cervical est une tumeur bénigne composée de tissu graisseux, généralement non douloureuse et à croissance lente. Visible et palpable, cette masse molle peut être retirée chirurgicalement si elle provoque un inconfort esthétique ou physique.
Les hémangiomes
L’hémangiome cervical est une tumeur bénigne vasculaire, souvent apparente dès la naissance ou peu après. Caractérisé par une accumulation de vaisseaux sanguins, il apparaît comme une masse rouge ou violacée sur le cou. Généralement, il se résorbe spontanément avec le temps, mais certains cas requièrent un traitement médical ou chirurgical.
L’anévrisme de l’artère carotide
Bien que très rare, un anévrisme de l’artère carotide pourrait théoriquement causer une masse pulsatile dans le cou. Il s’agit d’une dilatation anormale d’une section de cette artère essentielle du cou. Potentiellement dangereux, il peut causer des symptômes comme un souffle au cou ou rester asymptomatique. Les risques incluent la rupture et les accidents vasculaires cérébraux.
Le thymome ou autres masses médiastinales ascensionnées
Bien que le thymus soit situé dans le médiastin, certains thymomes ou autres masses médiastinales peuvent parfois se développer ou se propager de manière à être perceptibles dans le cou.
Il est crucial de rappeler que l’évaluation précise d’une masse cervicale implique souvent une combinaison d’histoire clinique, d’examen physique et d’études d’imagerie incluant une échographie, une tomodensitométrie ou encore une IRM. Lorsqu’on identifie une masse, une biopsie peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic. La gestion et le suivi de toute masse cervicale doivent être effectués par un professionnel de la santé compétent. Idéalement, les premiers examens orientent vers le meilleur spécialiste.
Un cou qui change, c’est le médecin qui range!