Le goitre plongeant est une pathologie thyroïdienne peu connue mais non moins préoccupante. Cet article vise à éclairer sur sa nature, ses causes, son diagnostic, et les options thérapeutiques disponibles, tout en abordant la gestion quotidienne et le soutien nécessaire aux personnes affectées.
Définition du goitre plongeant
Le goitre est une augmentation du volume de la glande thyroïde dans la région cervicale. Le caractère plongeant se caractérise par une extension anormale de la glande thyroïde qui ne se développe plus seulement dans le cou, mais vers le bas, derrière le sternum, dans le médiastin. Cette particularité peut compliquer le diagnostic et nécessiter une prise en charge spécifique.
Y a-t-il une cause particulière à la survenue d’un goitre plongeant?
Les causes du goitre plongeant sont similaires à celles des autres types de goitre, incluant les déséquilibres hormonaux, une carence en iode, et certaines conditions auto-immunes. Il n’y a pas de prédisposition génétique connue à l’extension propre du goitre dans le thorax.
Quels sont les symptômes du goitre plongeant?
Les symptômes peuvent être discrets voire absents. La découverte est souvent fortuite au cours d’un examen de routine. Plus la glande grossit, plus les symptômes s’aggravent avec le temps, incluant en particulier une difficulté à respirer ou à avaler, une toux, et une sensation de pression dans le cou. Ces signes sont souvent majorés en position allongée.
Comment diagnostique-t-on un goitre plongeant?
Comme toujours dans les maladies thyroïdiennes, le diagnostic implique souvent une échographie dans un premier temps. Il est important de noter que l’échographie suspecte le caractère plongeant et ne peut donc pas en affirmer les limites.
A ce titre, le chirurgien vous prescrira un scanner cervico-thoracique qui lui saura faire apprécier les limites de l’extension dans le thorax ainsi que la forme du goitre.
Concernant les explorations biologiques, ce sont les mêmes que pour tout goitre thyroïdien classique.
Quel est le traitement du goitre plongeant?
L’indication repose avant tout sur les symptômes liés au goitre. Par ailleurs, le fait qu’une part non négligeable de la thyroïde ne soit pas surveillable par l’échographie (et donc inaccessible à la cytoponction) est une autre excellente raison de proposer une opération.
Si le caractère plongeant ne concerne qu’un seul côté et que l’autre lobe est sain, il est possible de proposer une lobo-isthmectomie.
Dans le cas où les 2 lobes plongeraient ou que le lobe non plongeant est également multinodulaire, l’intervention de référence reste la thyroïdectomie totale.
Le chirurgien s’aidera plus que jamais de la neurostimulation des nerfs laryngés afin de ne pas méconnaître de complication récurrentielle (les nerfs de la parole) en cours d’intervention.
L’opération comporte-t-elle des risques spécifiques?
L’opération du goitre plongeant comporte les mêmes risques qu’une chirurgie thyroïdienne classique. A cela on ajoute le risque de devoir ouvrir verticalement le sternum, l’os situé en avant du thorax devant le cœur. On appelle ce geste une sternotomie. En effet, lorsque le goitre présente une forme marquée en sablier ou que sa limite inférieure descend en dessous du plan de la crosse aortique, il peut y avoir un échec d’extraction de la pièce par voie cervicale. L’ouverture de la partie supérieure du sternum donne un jour plus important et permet l’intervention au prix d’un trait de refend vertical sur la cicatrice.
Période post-opératoire
L’hospitalisation dure 4 à 5 jours en cas de sternotomie. En effet, il est nécessaire de laisser en place un système de drainage pour éviter la formation d’un hématome médiastinal. D’autre part, l’ouverture et la fermeture chirurgicales du sternum sont plus sensibles que dans la chirurgie classique.
Pour le reste, on retombe dans une surveillance et des traitements de substitution identiques à une thyroïdectomie habituelle.
En conclusion, le goitre plongeant, bien que plus complexe, est une pathologie totalement gérable avec un diagnostic précis et un traitement adapté. L’importance d’une prise en charge multidisciplinaire et d’un soutien continu ne doit être sous-estimée.