Les perturbateurs endocriniens, qu’est-ce que c’est?

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques présentes dans l’environnement, les objets du quotidien, les aliments ou encore les cosmétiques. Ils ont la capacité d’interférer avec le système hormonal. Leur capacité à imiter ou bloquer l’action des hormones peut avoir des conséquences significatives sur la santé humaine. Cela affecte tout particulièrement sur le bon fonctionnement de la glande thyroïde.

Comment les perturbateurs endocriniens affectent-ils la thyroïde?

Les perturbateurs endocriniens peuvent affecter la thyroïde de plusieurs manières:

Imitation des hormones thyroïdiennes

Certains perturbateurs endocriniens peuvent imiter l’action des hormones thyroïdiennes, entraînant une surstimulation de la thyroïde.

Blocage des récepteurs hormonaux

D’autres peuvent se lier aux récepteurs des hormones thyroïdiennes, bloquant ainsi leur action normale.

Interférence avec le métabolisme

Ils peuvent également interférer avec le métabolisme des hormones thyroïdiennes, affectant leur synthèse, transport, et élimination.

Impact sur l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien

Les perturbateurs dérèglent l’interaction complexe entre l’hypothalamus, l’hypophyse et la thyroïde. Il s’ensuit une modification durable de la régulation hormonale et des systèmes de rétrocontrôle.

Quels sont les principaux perturbateurs endocriniens à éviter?

Parmi les nombreux perturbateurs endocriniens, certains des plus préoccupants pour la thyroïde incluent:

Le bisphénol A (BPA)

Il s’agit d’un composé chimique principalement utilisé dans la fabrication de plastiques et de résines. Il est souvent présent dans les bouteilles d’eau, les contenants alimentaires, et dans le revêtement interne des boîtes de conserve. Le BPA peut interférer avec le système hormonal de l’organisme et provoquer divers problèmes de santé. En particulier on retrouve des effets sur la reproduction, le développement du cerveau chez les jeunes et le métabolisme.

De nombreux pays ont commencé à réglementer l’utilisation du BPA, en particulier dans les produits destinés aux enfants. Des études scientifiques ont montré que l’exposition peut se faire par ingestion, inhalation et par contact cutané. Bien que le corps humain puisse éliminer le BPA relativement rapidement, l’inquiétude réside dans l’exposition constante à ce produit chimique.

En réponse, l’industrie a développé des alternatives au BPA, comme le bisphénol S (BPS) et le bisphénol F (BPF). Toutefois, des recherches sont en cours pour évaluer leur sécurité. La réduction de l’exposition au BPA passe par l’utilisation de produits sans BPA. On privilégiera les aliments frais plutôt qu’en conserve et le choix de récipients en verre ou en acier inoxydable.

Les phtalates

Les phtalates sont une famille de composés chimiques largement utilisés comme plastifiants pour rendre les plastiques plus souples. Ils sont présents dans de nombreux produits du quotidien, y compris les jouets, les emballages alimentaires, les revêtements de sol, les rideaux de douche, ainsi que dans certains produits cosmétiques et de soins personnels comme les parfums et les laques pour cheveux. Les phtalates causent des anomalies du développement sexuel chez les garçons. Par ailleurs, ils ont une incidence sur les troubles de la fertilité et des impacts sur le système respiratoire.

L’utilisation de certains phtalates a été restreinte ou interdite dans les jouets et les articles de puériculture dans l’UE. L’exposition se fait par ingestion, inhalation ou contact cutané. Elle est particulièrement préoccupante pour les enfants qui mettent souvent des objets dans leur bouche. Les recherches continuent d’étudier l’étendue des effets des phtalates sur la santé humaine, incitant à une vigilance accrue. Pour réduire l’exposition aux phtalates, il est conseillé de privilégier les produits étiquetés sans phtalates, d’utiliser des contenants alimentaires en verre ou en acier inoxydable, et de vérifier la composition des produits cosmétiques et de soins personnels.

Les polychlorobiphényles (PCB)

Les polychlorobiphényles (PCB) sont une classe de composés chimiques organochlorés autrefois largement utilisés pour leurs propriétés isolantes et ignifuges dans des équipements électriques, des transformateurs, des condensateurs, ainsi que comme fluides hydrauliques et lubrifiants. Cependant, en raison de leur toxicité et de leur persistance dans l’environnement, la production et l’utilisation des PCB ont été interdites ou sévèrement restreintes dans de nombreux pays depuis les années 1970 et 1980. Les PCB sont des polluants environnementaux durables, capables de s’accumuler dans les chaînes alimentaires. Ils causent des cancers, des troubles du système immunitaire, des effets sur le développement du cerveau, des systèmes reproducteurs et endocriniens. Les humains sont exposés aux PCB par l’ingestion d’aliments contaminés, principalement le poisson, la viande et les produits laitiers, ainsi que par contact avec des sols ou des sédiments pollués.

La décontamination et l’élimination sécurisées des PCB restent des défis majeurs en raison de leur présence persistante dans l’environnement. Les efforts internationaux, tels que la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, visent à éliminer ou à restreindre la production et l’utilisation de substances comme les PCB. La surveillance et la réduction de l’exposition aux PCB sont une priorité pour la santé publique et la protection de l’environnement.

Les pesticides organochlorés

Les pesticides organochlorés sont un groupe de composés chimiques utilisés pour le contrôle des insectes nuisibles en agriculture, ainsi que pour des applications domestiques et industrielles. Ces substances, dont le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) est l’un des exemples les plus connus, ont été largement appliquées après la Seconde Guerre mondiale pour leur efficacité dans la lutte contre les vecteurs de maladies et les ravageurs des cultures.

Cependant, en raison de leur grande persistance dans l’environnement et de leur capacité à s’accumuler dans les chaînes alimentaires, conduisant à des effets nocifs sur la faune et la santé humaine, l’utilisation de nombreux pesticides organochlorés a été fortement réglementée ou interdite dans de nombreux pays. Ces composés ont été associés à des risques accrus de certains cancers, de troubles du développement et de l’appareil reproducteur. L’exposition humaine peut se faire par ingestion d’aliments contaminés, contact cutané ou inhalation. Leur élimination de l’environnement est difficile en raison de leur faible biodégradabilité. 

Comment réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens?

Pour minimiser l’exposition aux perturbateurs endocriniens et protéger la santé de la thyroïde, il est conseillé de:

  • Privilégier les aliments bio pour réduire l’exposition aux pesticides
  • Utiliser des contenants en verre ou en acier inoxydable au lieu de plastique, particulièrement pour le stockage des aliments
  • Éviter les produits cosmétiques et les nettoyants contenant des substances chimiques suspectes
  • Consulter régulièrement un endocrinologue pour surveiller la santé thyroïdienne, surtout en présence de symptômes ou de facteurs de risque

En conclusion, les perturbateurs endocriniens représentent un risque significatif pour la santé de la thyroïde. Ils peuvent perturber son fonctionnement et contribuer au développement de troubles thyroïdiens. Par l’adoption de mesures préventives et l’information actualisée sur les substances chimiques présentes dans notre environnement, nous pouvons réduire leur impact sur notre santé et protéger notre thyroïde. La prise de conscience et l’action collective sont essentielles pour adresser ce défi de santé publique.

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