La thyroïdectomie totale
La thyroïdectomie totale est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever l’intégralité de la glande thyroïde. C’est une opération courante, indiquée pour de nombreuses maladies thyroïdiennes.
Comment se déroule une thyroïdectomie totale?
Les indications opératoires
La thyroïdectomie totale est le traitement de référence dans le goitre thyroïdien car souvent les deux lobes sont touchées par des nodules multiples.
C’est aussi l’opération préconisée pour les patients atteints de maladie de Basedow non contrôlée par les anti-thyroïdiens de synthèse (ATS) ou présentant des récidives aux tentatives d’arrêt de ces traitements. Elle est également proposée pour cette maladie aux patientes ayant un désir de grossesse, les ATS étant contre-indiqués et l’aggravation de la maladie de Basedow y survenant fréquemment.
Enfin, et ce même si la lobo-isthmectomie est de plus en plus proposée, il s’agit du traitement du cancer thyroïdien, en particulier lorsque les examens pré-opératoires laissent penser qu’il y aura nécessité de traitement complémentaire par l’iode 131.
Comment se déroule l’intervention?
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. Le chirurgien fait une incision à la base du cou pour accéder à la glande thyroïde et la retirer. L’opération dure 1h en moyenne mais peut se prolonger en fonction du volume ou des adhérences de la glande. En cas de cancer suspecté ou avéré, un curage ganglionnaire peut être effectué dans le même temps, ce qui peut prolonger un peu la durée opératoire.
Combien de temps dure l’hospitalisation?
La plupart du temps, les patients entrent à l’hôpital le matin de l’intervention et sortent le lendemain en l’absence de complication précoce. Habituellement, la sensation rapportée par les patients est la même que celle provoquée par une angine qui dure quelques jours.
Combien de temps dure l’arrêt de travail?
Pour une thyroïdectomie totale, l’arrêt de travail légitime est de 3 semaines. Il peut naturellement être prolongé si nécessaire après réévaluation par le chirurgien.
Les complications
Comme pour toute intervention chirurgicale, la thyroïdectomie totale comporte des risques, bien que ceux-ci soient faibles. Ceux-ci peuvent inclure le risque d’hémorragie ou d’infection.
Bien qu’exceptionnel, le risque de paralysie des nerfs laryngés est bilatéral. La paralysie temporaire d’un seul nerf survient dans 8% des cas tandis que la paralysie définitive tourne autour de 1%. Cette paralysie entraîne une modification de la voix appelée dysphonie et parfois même quelques troubles de déglutition.
Contrairement à la lobo-isthmectomie, il existe dans la thyroïdectomie totale un risque d’hypocalcémie temporaire qui varie de 20 à 30%. Quant à l’hypocalcémie définitive nécessitant une supplémentation en calcium permanente, elle varie de 1 à 3% selon les études.
Enfin, il existe spécifiquement dans la thyroïdectomie totale un risque d’hématome cervical compressif. En effet, la loge cervicale étant inextensible, un hématome important risque de combler les loges qu’occupaient initialement les 2 lobes et d’entraîner une compression de la trachée avec détresse respiratoire. Cette complication rare mais grave nécessite une reprise au bloc opératoire en urgence. Sa fréquence est d’environ 0.3%. Il survient essentiellement dans les 6 heures qui suivent l’intervention. Le risque est donc quasi-nul après la sortie.
Après l’intervention
Après une thyroïdectomie totale, le corps ne peut plus produire d’hormones thyroïdiennes. La prise quotidienne d’hormones thyroïdiennes synthétiques devient donc systématique pour le reste de leur vie. Une fois que la bonne posologie a été trouvée, elle ne varie pas et ne nécessite qu’une surveillance annuelle par prise de sang.